Randonnée à la mine du Mail de Bulard

Une randonnée à la mine du Mail de Bulard, c’est avant tout se replonger dans le passé de l’Ariège et du Couserans.
La Vallée du Biros, située en plein coeur du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises, fut en effet pendant plus d’un siècle (de 1850 à 1950) un pays minier. Le plus extraordinaire et conséquent de l’ensemble des Pyrénées.
Ici, étaient extraits de la blende (zinc) et de la galène (plomb et argent).
Mais bien avant l’avènement de cette industrie, ce territoire était déjà peuplé. Des générations de paysans et d’éleveurs se sont effectivement succédés dans ces montagnes abruptes et ces vallées profondes.


Le GR10 pour débuter notre randonnée à la mine du Mail de Bulard
Dès le départ de notre randonnée, dans le petit hameau d’Eylie, nous nous retrouvons témoins de cette histoire.
Du stationnement, nous rejoignons le mythique GR10 au niveau du Bocard d’Eylie. Aujourd’hui en ruines, il s’agissait du bâtiment où était amené le minerai pour y être broyé, trié et lavé.
Ce lieu nous est particulièrement familier. Nous y sommes en effet passés durant notre traversée des Pyrénées au cours de l’été 2018.



La randonnée à la mine du Mail de Bulard est plutôt sportive. Le sentier ne laisse que peu de place à de salvateurs replats.
Pour autant, la montée est régulière, à travers deux zones boisées. Puis, le sentier atteint des pentes herbeuses renfermant des champs de myrtilles à perte de vue.
Ici, la montagne s’est déjà parée de ses couleurs automnales alors que nous sommes fin août, après un été caniculaire et aride.


Un panorama à couper le souffle
Nous suivons le GR10 jusqu’au Col de l’Arech. A cet endroit, à la faveur d’une pause contemplative, notre chemin quitte ce mythique itinéraire.
Nous montons désormais plein Sud, longeant la crête du Mont Ner.
Le dénivelé s’accentuant, il nous invite à ralentir et profiter du magnifique panorama qui nous environne.
Les hauts sommets qui nous entourent se révèlent enfin à nous. Dans le même temps, la plaine ariégeoise et haut-garonnaise s’agrandit sous nos yeux.




Depuis plusieurs centaines de mètres, notre chemin croise également quelques vestiges de la mine du Mail de Bulard.
Ici les restes d’un téléphérique, là un pylône ou encore un câble traversant le sentier.

La découverte de la mine du Mail de Bulard
Au détour d’une avancée rocheuse sur le sentier, nous distinguons au loin les ruines des baraquements des mineurs.
Construits sur un piton rocheux, au fur et mesure de notre approche, une seule question nous revient sans cesse.
“Comment de tels bâtiments ont-il pu être construits à cette altitude ?”
En effet, après un passage délicat à travers un pierrier composé de roches mobiles et friables, nous atteignons les 2400m d’altitude.
Ce sentier creusé par l’être humain dans la falaise qui longe en contre-bas la crête sommitale du Mail de Bulard, nous donne un point de vue idéal sur la mine. D’ici, nous trouvons son surnom fort à propos : le “Machu Picchu ariégeois”.
Cette mine du Mail de Bulard a été ouverte en 1901 et a fonctionné jusqu’en 1919.
Etagés entre 2500m et 2700m, les six puits de la mine étaient les plus hauts d’Europe. Ils fournissaient d’ailleurs un minerai exceptionnellement riche ce qui justifiait son exploitation malgré les difficultés extrêmes.

La mine du Mail de Bulard : entre beauté et désolation
Randonner à la mine du Mail de Bulard s’est aussi rencontrer celle qui était surnommée “la mangeuse d’hommes”.
Et en parcourant la zone où elle était exploitée, nous pouvons facilement imaginer à quel point les conditions de travail sur ce site vertigineux étaient dangereuses…
Ajoutés à ces dernières, les risques inhérents de la mine, un grand sentiment d’empathie et de respect pour ces hommes qui venaient travailler là nous envahit.




Une fois assis au milieu des décombres de la mine, proches de l’entrée la plus basse, nous sommes saisis tant par la beauté des lieux que par la désolation que nous offrent ces vestiges.
Ici, le temps semble s’être arrêté… Comme si les miniers étaient partis hier, laissant derrière eux tout le matériel et équipement.
Seul l’état de délabrement avancé des baraques nous ramène au présent. Et nous rappelle que ce site n’est plus exploité depuis un peu plus d’un siècle.

QUELQUES INFORMATIONS PRATIQUES
Départ : Parking du Bocard d’Eylie
Distance : 13km aller-retour
Dénivelé : 1500m D+